Le terme d’accessibilité se décline sous différentes modalités qui renvoient toutes à des problèmes concrets particuliers.

Tout d’abord, l’accessibilité physique. Il s’agit des entraves quotidiennes rencontrées par les personnes dites "à mobilité réduite". On pense entre autres aux personnes en chaise roulante et aux aveugles ou malvoyants qui depuis des années luttent pour la mise en place de dispositifs intégrant leur réalité spécifique.

Il y a ensuite l’accessibilité territoriale des réseaux de transport public, de plus en plus réduite en milieu rural, à la suite des nombreuses suppressions de lignes de chemin de fer depuis les années 80.

Et enfin l’accessibilité économique, que favorisent ou restreignent les politiques tarifaires pratiquées par les services publics de transport en commun.

Les problèmes liés à l’accessibilité territoriale et économique, sur lesquelles nous centrerons notre propos, sont à comprendre dans le cadre plus large de la dégradation alarmante de l’environnement et des profondes transformations des modes de production des biens et services, du marché du travail et de la nature du travail lui-même.

Dans le texte qui suit, nous inscrirons la question de la mobilité au cœur de trois enjeux qui nous semblent déterminants (justice sociale, développement durable et économie politique). Dans un second temps, nous passerons en revue les différentes logiques de réductions tarifaires, en en soulignant les limites et incohérences. Nous réfuterons ensuite les arguments les plus répandus contre la mise en place d’un accès libre, et nous terminerons sur les quelques pistes (non exhaustives) qui en permettront la concrétisation.