Il serait économiquement impossible de couvrir le coût de l’augmentation d’offre de services qu’il serait nécessaire de mettre en œuvre pour répondre à l’augmentation de la demande que provoquerait "le libre accès" (ou accès gratuit). Voilà une objection qui, si elle ne repose sur aucun audit et ne tient nullement en compte toute une série de pistes de financement sur lesquelles nous reviendrons plus tard, a le mérite d’être claire.
D’une part, ceux qui la formulent confirment le sentiment général que le transport public répond à un besoin, à une demande massive des gens. D’autre part, les gestionnaires publics qui développent ce type de discours reconnaissent implicitement que la pratique tarifaire vise à organiser une sélection parmi les usagers, et que cette sélection s’opère exclusivement sur la base des capacités financières ! Cette pratique est évidemment inique et en contradiction avec le sens du concept de " services publics".
Cette objection frise le cynisme, quand on mesure l’enjeu écologique sous-jacent à la question de l’accessibilité et quand on sait combien la société investit et paie en milliards chaque année, pour assumer les conséquences lourdes du transport par voiture ou par camion et pour soutenir malgré tout son développement, en garantissant à ceux qui y ont recours le coût "personnel" le plus bas possible !