La tendance est aujourd’hui à la taxation de l’usage des véhicules plutôt qu’à la dissuasion au moment de l’achat. La Politique Commune de Transport européenne plaide en effet pour une internalisation des coûts externes marginaux, le terme « marginal » signifiant qu’on vise l’intégration dans le prix du transport des nuisances générées par chaque voyageur supplémentaire lorsqu’il décide de se déplacer.
On part du principe que la variation des coûts externes selon les situations (déplacement en heure de pointe ou non, en ville ou en milieu rural, avec un véhicule de telle ou telle cylindrée, etc.) doit s’accompagner d’un ajustement des tarifs exigés, au plus près des circonstances rencontrées et du comportement individuel de l’automobiliste ou du transporteur. Cette exigence de flexibilité dans le calcul de ce que chacun est censé payer à chaque moment a jusqu’ici surtout abouti à ne faire payer personne (ou plutôt si : la collectivité), étant donné le nombre de paramètres à prendre en compte et la possibilité de prétexter, pour justifier le statu quo, les écarts d’une étude à l’autre dans l’évaluation des coûts.
Malgré tout, en complément aux impôts sur les carburants, qui ne prennent en compte qu’un seul facteur (essence avec ou sans plomb, diesel avec plus ou moins de soufre), la tarification au kilomètre semble avoir de beaux jours devant elle. Un procédé en cours de test à Copenhague la concrétise en tout cas . Chaque automobile y est équipée d’un terminal d’enregistrement des conditions de déplacement (distance couverte, vitesse et accélérations, bruit, consommation énergétique, etc.). Le conducteur voit s’afficher le prix du trajet programmé, d’autant plus cher que son impact sur l’environnement et la congestion sera lourd, et le montant correspondant lui est débité à partir d’une carte à puce sécurisée pour garantir le respect des données personnelles.
Les promoteurs de cette méthode précisent qu’elle sera opérationnelle à grande échelle dans quelques années. Elle devrait selon leurs prévisions entraîner une diminution de 10% à 25% du nombre de km effectués en voiture en Europe, comparé aux chiffres attendus pour 2008.