20:00 - gratos !
Débat avec :
Ramon Chao (écrivain, journaliste et rédacteur en chef du service
Amérique Latine de Radio France Internationale)
Maurice Lemoine (journaliste et rédacteur en chef adjoint du "Monde
diplomatique")
Animé par Olivier Taymans (de l’émission de critique des média
"Alterecho" sur Radio Campus et Radio Panik)
"Nous disposons d’une arme fatale : les média". Ainsi s’exprimait le
Vice-Amiral Victor Ramírez Pérez, sur Venevision, une chaîne privée, le
11 avril 2002. En plein coup d’Etat contre le gouvernement d’Hugo
Chavez. Et de fait : relayant les cinq principales télévisions privées et
la majorité de la presse écrite du Venezuela, aux mains d’intérêts
hostiles à Chavez, les médias internationaux ne parleront ni de putsch,
ni de coup d’Etat. Il faudra attendre le soulèvement populaire du 13
avril et le retour de Chavez au pouvoir pour voir poindre les limites de cette alliance entre industriels, empire nord-americain et mass-média.
Mais depuis lors, ceux-ci préparent de nouvelles tentatives d’anéantir
Chavez et son "processus bolivarien".
Le rôle des mass-média au Venezuela est un véritable cas d’école. La
désinformation qu’ils opèrent, relayé par les mass-medias européens,
réédite celle dont fut victime l’ Unite Populaire d’Allende et le
Nicaragua sandiniste. Au Venezuela, les télévisions communautaires sont
un moyen de fortifier l’organisation populaire, ce qui fait d’elles la
cible de la droite. Au lieu de produire des images de la misère pour le
marché du documentaire ou de l’humanitaire, elles expriment le besoin
d’un peuple de créer un Etat capable d’en finir avec la misère.
Projections et débat sur TV Nova.
PROPOSITIONS POUR UNE TÉLÉVISION POPULAIRE
Thierry Deronne, Venezuela, 2000-2002, 25 min., vo fr / fr ov
Au lieu de couper la parole, écouter les solutions qu’apportent les
gens, les réunir, et les comparer. Au lieu de noyer les gens dans le
silence, détruire ce silence. Contre l’information ponctuelle et sans
lendemain, développer le droit de suite. Arracher la culture populaire
au musée du folklore. Contre la déification de la marchandise, voir ceux
qui la produisent. Contre l’invisibilité des travailleurs, rentrer dans
les lieux de travail, partout où la caméra est interdite. Contre
l’ambiance répressive, refaire le lien entre nous. Réinvestir la rue.
THE REVOLUTION WILL NOT BE TELEVISED
Kim Bartley & Donnacha O’Briain, Irlande, 60 min., vo st fr / ov fr ond
Le putsch était presque parfait. Il faut dire que son leader n’était
autre que le patron des patrons, Pedro Carmona. Autoproclamé
président du Venezuela, il bénéficiait du soutien des Etats-Unis, de la
bénédiction de l’Europe (pétrole oblige), et de la complicité directe
des mass-média du pays. Sa présidence durera 48 heures...
Pendant plusieurs mois, les deux réalisatrices ont suivi Hugo Chavez, le
président du Venezuela en proie à une vive opposition du patronat, de
l’Eglise et des mass-média. Elles étaient présentes dans le Palais
présidentiel au moment du coup d’état. A travers ce portrait de Chavez
filmé dans une période inédite, elles dressent le tableau d’un
incroyable rapport de forces.