Une démonstration supplémentaire - s’il en était encore besoin - de l’intérêt d’un développement des lignes de transport public à l’abri du trafic automobile.
Article paru dans Le Soir des 1 & 2/02/2003
Les véhicules de la Stib ont gagné en moyenne 3 minutes sur leur temps de parcours
Succès pour les bus à contresens
MARTINE DUPREZ
A la mi-février 2002, l’expérience des contresens bus a été lancée par la Stib dans le centre-ville sur les axes d’Assaut - Fossé aux Loups et Arenberg - Ecuyer. Après un an d’expérience, l’heure est aujourd’hui au bilan. Jeudi, le collège de la Ville et les représentants de la Stib se sont mis d’accord pour y réaliser des aménagements définitifs, afin de pérenniser ces contresens.
C’est un véritable succès, affirme Christian Dochy, directeur du développement du réseau de la Stib. Des Cassandre nous prédisaient le pire. Il n’y a eu aucun accident, mis à part celui de ce malheureux livreur mais cela n’était pas dû au contresens. Les automobilistes respectent aussi les couloirs, sauf quelques chauffards.
La Stib livre quelques chiffres. La régularité des bus utilisant cet itinéraire a augmenté de 50 à 60 %. Ils ont gagné 3 minutes en moyenne sur leur temps de parcours. Et cela malgré le fait que la limitation de vitesse est fixée à 30 km/h, afin de respecter les mesures que la Ville instaure pour tout le Pentagone, souligne Christian Dochy. A raison de 550 bus par jour, cela fait 1.650 minutes de gagné, soit près de 28 heures de pollution et de bruit en moins ! C’est un plus pour les voyageurs de la Stib mais c’est aussi tout bénéfice pour l’air de la ville.
L’expérience a donc aujourd’hui franchi une nouvelle étape et les techniciens de la Stib planchent sur les études préalables au dépôt d’une demande de permis d’urbanisme, afin d’y réaliser les aménagements définitifs.
La réfection des artères (les deux axes concernés par le contresens mais aussi les rues Léopold et Montagne-aux-Herbes-Potagères) est prévue. Avec installation de zones de livraison, précise Christian Dochy. Actuellement des aires existent mais elles sont squattées par les voitures.
Les matériaux ont été définis : pavés platine pour les trottoirs, pierre bleue pour les bordures et revêtement d’asphalte pour la voirie. Des potelets sont également prévus pour empêcher le stationnement sur certains trottoirs. Les séparateurs pour les couloirs bus à contresens seront du même type que ceux utilisés rue Montagne de la Cour, précise le directeur de la Stib.
L’objectif est de pouvoir introduire le dossier de demande de permis d’urbanisme au printemps. Il y aura une coordination entre la Ville, la Région et la Stib, afin de réaliser une série de travaux : câbles, canalisations et étanchéité du métro.
Nous espérons pouvoir réaliser les travaux en 2004, explique Christian Dochy. Ils devraient durer 5 à 6 mois.
Durant les travaux, la circulation des voitures sera maintenue sur un demi-chantier dans les deux axes principaux. Par contre les bus s’arrêteront à la gare Centrale, à l’exception du 63 qui sera détourné par un itinéraire de déviation.
Au niveau du financement, la Stib prendra en charge les aménagements locaux, la Région et la Ville, les gros travaux d’infrastructure, ajoute le directeur.
La Stib se réjouit du nouvel arrêté royal qui classe parmi les infractions graves qui peuvent être détectées par un radar le franchissement par les automobilistes des couloirs bus et des sites propres pour les trams.
Nous envisageons la possibilité d’installer des radars pour les contresens bus du centre-ville. Mais aussi ailleurs sur d’autres sites propres, conclut Christian Dochy. Les agents Stib assermentés pourront eux aussi verbaliser les contrevenants. Avis aux automobilistes indisciplinés !