Cette page donne accès à la première partie du témoignage écrit et photographique que John Jordan et Jennifer Whitney ont rapporté de leur découverte du changement social profond en cours en Argentine depuis décembre 2001. Ils y mettent l’accent sur ce que laissent dans l’ombre la plupart des "couvertures médiatiques" consacrées aux mouvements qui traversent la société argentine : les masques des Piqueteros et le son des ustensiles de cuisine martelés lors des rassemblements hebdomadaires sont les aspects les plus anecdotiques d’une multitude de pratiques collectives innovantes qui, au-delà d’une défiance sans précédent envers la représentation politique nationale et les consignes du FMI, promeuvent une reconstruction du pays par en bas. Les auteurs nous entraînent dans les asembleas populares (il y en a plus de 200 rien qu’à Buenos Aires) où des Argentins de toutes conditions, des chômeurs aux analystes financiers, se forment à la démocratie directe, créent des réseaux d’information, remettent en route les hôpitaux locaux en leur versant l’argent de taxes immobilières boycottées ; ils nous convient dans les "nodos", sortes de centres d’échanges autonomes pourvus de leur propre monnaie populaire et où 7 millions de personnes font palpiter l’économie réelle ; ils nous emmènent dans les entreprises abandonnées par des employeurs endettés jusqu’au cou et maintenues en activité par des travailleurs qui goûtent avec délice à cette liberté nouvelle...
Un témoignage d’une rare intensité, qui nous démontre que la crise financière qui frappe l’Argentine pourrait bien être la meilleure chose qui lui soit arrivée depuis longtemps.
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